Dans le contexte de changement climatique actuel, la gestion de l’eau est au cœur des préoccupations. Les syndicats de bassins versants ne cessent d’œuvrer pour maintenir cette ressource ainsi que les milieux qui s’y rattachent. Les marais du territoire du Centre Médoc font partie intégrante du paysage naturel du Médoc. Exploités et drainés pendant des siècles, ils se retrouvent aujourd’hui délaissés ou abandonnés, dont la tendance est à la fermeture des milieux. Pourtant, leurs fonctionnalités sont majeures et interviennent dans l’épuration des eaux, la fixation du carbone et la production d’oxygène, la réduction du risque de crues et d’inondations, stockent l’eau et la restituent aux milieux, et constituent un corridor écologique. De plus, les zones de marais accueillent les activités humaines telles que la chasse, la pêche, l’agriculture, le tourisme… C’est pourquoi, des règlements d’eau concertés sont mis en place dans les différents marais. Après les marais de Lafite et de Reysson, il s’agit du marais de Saint-Laurent-Saint-Julien-Beychevelle.
Le règlement d’eau sera instauré dans un plan de gestion concertée, qui est en cours d’élaboration. Ce plan de gestion résulte d’un constat fait depuis quelques années sur la fermeture du marais (recouvrement des prairies par des arbres). L’objectif de ce plan de gestion est de maintenir un bon écoulement des eaux tout en ré-ouvrant les milieux qui constituent le marais. Ce document visant à encadrer les orientations d’actions sera construit de manière concerté avec les acteurs locaux du territoire.
Fermeture du marais de Saint-Laurent-Saint-Julien-Beychevelle depuis les années 1957.
images : remonterletemps.ign.fr
Le syndicat possède sur la partie ouest de son territoire, la zone de plateau landais. Cette zone se constitue majoritairement de boisements et de cultures.
Elle abrite notamment des zones humides typiques des milieux de landes : les lagunes.
Les lagunes sont des petites dépressions qui se situent en tête de bassin versant et qui regorgent de fonctionnalités utiles pour prévenir des inondations, pour retenir et stocker l’eau sur le plateau landais lors des précipitations.Ce sont des témoins du battement de la nappe d’eau superficielle au cours de l’année. Elles abritent également une biodiversité remarquable.
Ces zones humides se dégradent. Ce phénomène est accéléré par le changement climatique et elles sont également soumises à de multiples pressions telles que les actions anthropiques, le sur piétinement…. Un appel à projet, porté par l’Agence de l’eau, a permis d’agir plus intensément sur la thématique des zones humides. Le syndicat a engagé des travaux de restauration et des suivis pour appréhender le fonctionnement des lagunes ainsi que l’impact sur la lame d’eau.
Un sentier de découverte est proposé au sein des lagunes de Saint-Laurent-Médoc, au lieu-dit Mourlan. Vous pourrez évoluer dans la pinède pour y découvrir ce patrimoine naturel remarquable.
Affluent : Cours d’eau qui se jette dans un autre, au débit plus important, ou dans un lac.
Autochtone : Espèce originaire du lieu où il est implanté.
Bassin versant ou bassin hydrographique : Ensemble d’un territoire drainé par un cours d’eau principal et ses affluents. Les limites du bassin versant sont les lignes de partage des eaux, qui déterminent la direction des écoulements vers un même exutoire.
Cours d’eau : Un cours d’eau est caractérisé par un écoulement d’eaux courantes dans un lit naturel à l’origine, alimenté par une source et présentant un débit suffisant la majeure partie de l’année.
Débit : Volume d’eau qui s’écoule en un temps donné. Le débit d’un cours d’eau est donc la quantité de volume d’eau qui traverse une section de ce cours d’eau pendant un temps donné. L’unité utilisée est généralement le m3/s.
Endémique : Espèce présente uniquement dans une région géographique délimitée.
Étiage : Période de l’année durant laquelle le niveau des eaux et les débits sont les plus faibles.
Exutoire : Point de sortie de toutes les eaux ruisselantes sur un bassin versant.
Frayère : Lieu de reproduction (fécondation et ponte) des poissons, des batraciens, mais aussi des mollusques et crustacés.
Hélophyte : C’est une espèce végétale semi-aquatique. Ses racines se situent sous l’eau mais ses tiges, ses fleurs et ses feuilles sont aériennes.
Hygrophile : Plantes qui préfèrent ou exigent des milieux humides et aquatiques tel que les joncs, les saules, les aulnes….
Hydromorphologie : Étude de la dynamique d’évolution des cours d’eau.
Lit majeur (zone d’expansion des crues) : Espace situé au-delà des berges des cours d’eau, susceptibles d’être submergé lors de fortes crues.
Lit mineur : Zone délimitée par les berges du cours d’eau. C’est le niveau d’eau maximal avant le débordement du cours d’eau.
Mésophiles : Formations végétales herbacées installées sur des sols relativement fertiles et bien drainés.
Plan Pluriannuel de Gestion (PPG) : document qui permet d’organiser des actions (études, travaux, autres opérations) afin de préserver voire restituer à la rivière l’ensemble des fonctions de son écosystème, en favorisant le bon fonctionnement des cours d’eau et zones humides.
Ripisylve : Végétation de bordure de cours d’eau formée d’herbacées, d’arbustes et d’arbres. Elle présente plusieurs intérêts notamment pour stabiliser les berges, participer à l’épuration des eaux, à la biodiversité et aux paysages.
ZNIEFF : Zone Naturelle d’Intérêt Écologique, Floristique et Faunistique présentant un intérêt particulier à la suite d’un inventaire scientifique national pour le compte du Ministère de l’Environnement. Il en existe 2 types :
On retrouve principalement des zones humides, des cours d’eau, des marais, des tourbières, des landes…
Zone humide : Terrain, exploité ou non, habituellement inondé ou gorgé d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; dont la végétation si elle existe est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année.